L'avenir numérique de l'impression commence maintenant

BOPE25: des opportunités pour l'impression en ligne et à la demande

Les entrepreneurs graphiques qui sont dans l'air du temps misent sur l'impression en ligne et à la demande. Bernd Zipper, spécialiste allemand de l'industrie, est convaincu des opportunités offertes, et les intervenants du programme BOPE 2025 sont d'accord: le moment, le marché et la technologie sont mûrs pour cela.

La septième édition du Benelux Online Print Event (BOPE), organisée par le VIGC, s'est déroulée à Gorinchem. Comme il y a deux ans, lors de la première édition 'orange' de l'événement, les participants ont pu visiter le salon Visualize Expo (le nouveau nom de Sign & Print Expo) par la suite - une combinaison qui a assuré une participation record de plus de 150 personnes au BOPE, bien que le programme solide ait sans aucun doute joué un rôle important à cet égard.

Une réponse opportune aux tendances

La BOPE a démarré sur les chapeaux de roue avec Bern Zipper (Zipcon), expert du marché, et Henrik Müller-Hansen, PDG de la plateforme d'impression Gelato: deux orateurs qui n'ont rien à envier l'un à l'autre pour ce qui est de l'enthousiasme à l'égard des possibilités futures de l'impression. Selon M. Zipper, en ces temps incertains - où, par exemple, le président Trump affecte l'économie mondiale - les gens ont avant tout besoin de confiance. L'imprimé peut jouer un rôle important à cet égard, à condition que le secteur réagisse à temps aux grandes tendances.

Saisir les opportunités en ligne

Par exemple, les entrepreneurs graphiques devraient s'engager activement dans le commerce social. "Utilisez les médias sociaux pour vous démarquer de vos concurrents et en faire un canal de vente. Faites des affaires avec des clients dont vous ne soupçonniez même pas l'existence", explique M. Zipper. Il en va de même pour les marchés en ligne, tels qu'Etsy et Shopify, où les "créateurs en ligne" vendent leurs propres conceptions pour des affiches, des cartes et des vêtements, par exemple. Cinq millions de vendeurs opèrent sur le seul site Etsy, au service d'un public de quelque 88 millions de clients actifs. De nombreuses entreprises d'impression pourraient y proposer leurs services, mais elles risquent de manquer le coche, prévient M. Zipper: "Votre concurrent est sur Etsy! C'est le marché le plus important et le plus sous-estimé à l'heure actuelle."

Avec Gelato, qu'il a fondé, Henrik Müller-Hansen offre exactement la plateforme pour résoudre ce problème, précisément en connectant des marchés comme Etsy et Shopify avec des producteurs d'imprimés par le biais d'un flux de travail entièrement automatisé (et en grande partie piloté par l'IA). Comme M.Zipper, il estime que l'industrie de l'impression doit chercher une nouvelle méthode de travail et de nouveaux marchés: "Nous devons passer d'une production de masse centralisée à une production locale, à la demande."

Un énorme potentiel de croissance

M. Zipper a cité des études de marché qui montrent que le marché de l'impression à la demande connaîtra un taux de croissance annuel moyen de 27,7% jusqu'en 2032. Il ne s'agit d'ailleurs pas que de papier: l'impression sur des textiles (comme les casquettes et les T-shirts), la décoration intérieure (comme le papier peint) et les tasses contribuent tous à la croissance. Il n'est donc pas surprenant, selon M. Müller-Hansen, que la technologie d'impression numérique joue un rôle de plus en plus important sur le marché de l'impression à la demande. Selon lui, si l'impression offset détient toujours la plus grande part de marché en termes de volume d'impression mondial, la valeur de ce volume a diminué de 20% en dix ans. "La valeur du volume sortant des presses numériques a en fait augmenté de 100% au cours de la même période!"

M. Müller-Hansen est également convaincu du potentiel de croissance supplémentaire: entre 2022 et 2027, le marché mondial de l'impression numérique (des livres et des étiquettes aux vêtements et aux produits photographiques) devrait encore passer de 119 milliards de dollars à 211 milliards de dollars. Une croissance de 90 milliards de dollars, qu'il replace immédiatement dans une perspective surprenante: "C'est deux fois la taille de l'ensemble de l'industrie musicale mondiale."

Convergence B2B et B2C

La tendance la plus importante, selon Zipper, est peut-être la disparition de la distinction entre le business-to-business (B2B) et le business-to-consumer (B2C). En effet, aujourd'hui, même dans les environnements professionnels, tout comme dans le monde de la consommation, tout se passe via les smartphones: du marketing et de la communication aux demandes de devis, comparaisons de prix et commandes. Selon M.Zipper, il s'agit donc aujourd'hui d'une question de business-to-many (b2m). M. Müller-Hansen voit également cette convergence se produire: les clients professionnels attendent la même expérience numérique, faite de facilité d'utilisation et de rapidité de réponse, que dans leur vie privée. "Il n'y a plus de différence entre un consommateur et une multinationale. Car les décideurs d'aujourd'hui sont aussi des milléniaux."

Réseau mondial POD (production on demand)

M. Müller-Hansen est bien décidé à profiter de toutes les tendances identifiées et des opportunités qu'elles représentent. C'est pourquoi il s'est tourné vers le secteur de l'impression graphique en 2006: une industrie qui, selon lui, dispose de six fois plus de capacité de production que de demande. Cependant, le problème n'est pas tant cette capacité: "Nous devons rechercher plus de demande et faire en sorte que cette demande vienne à nous". Avec Gelato, il donne lui-même l'exemple: sa plateforme en ligne, qui met en relation les utilisateurs et les producteurs d'imprimés, est devenue le plus grand réseau de production à la demande au monde, touchant 5 milliards de consommateurs dans le monde et produisant dans 32 pays - "sans même posséder d'installation de production".

M. Müller-Hansen avalise pleinement l'essor de l'intelligence artificielle (IA) constaté par Zipper et le rôle qu'elle jouera également dans l'industrie de l'impression: "Nous utilisons déjà largement ces outils chez Gelato, et les entreprises de graphisme devraient en faire de même. Par ailleurs, 75% de tous les logiciels de Gelato sont écrits par l'IA, alors qu'il y a 12 mois, ce n'était encore que le début". Il donne un exemple: "Avec GelatoConnect, piloté par l'IA, la création d'un pré-calcul et d'un devis ne prend que quelques secondes, alors qu'auparavant cela prenait au moins 20 à 60 minutes."

Les tendances et l'évolution du marché ont également été discutées au cours de la BOPE dans le cadre de deux tables rondes dirigées par le modérateur Peter Luit et auxquelles ont participé plusieurs experts, notamment les fournisseurs Ramon van Wingerden (Prindustry), Steven Nuyt (Enfocus) et Tom Peire (Four Pees) ainsi que les entrepreneurs du secteur de l'impression Hans Scheffer de HelloPrint et René de Heij et Marco Aarnink de Print.com. 

Croissance et durabilité

Dans sa propre présentation, Hans Scheffer a développé la tendance à la durabilité identifiée par M.Zipper. Selon lui, la recherche constante de la croissance s'accompagne également d'une responsabilité. Il donne un exemple: "Sur l'ensemble du matériel de marketing imprimé, 45% ne sont jamais utilisés". Les enquêtes menées auprès des clients montrent que 56% des clients de HelloPrint souhaiteraient une option plus durable, mais que seuls 24% d'entre eux sont prêts à payer pour cela.

Il a décidé de faire un pas en avant avec HelloPrint, en visant le statut de B-Corp pour son entreprise: "Une façon d'inscrire le développement durable dans l'ADN de votre entreprise par la sensibilisation, la mesure et la mise en œuvre. Ce n'est pas facile, car il a fallu trois ans et demi de travail acharné, mais c'est ainsi que nous donnons l'exemple." Le statut de B-Corp a également signifié, par exemple, qu'il fallait parfois se séparer de certains fournisseurs qui ne pouvaient (ou ne voulaient) pas répondre aux exigences. M. Scheffer prévoit d'ailleurs d'étendre le réseau de fournisseurs de 300 à au moins 600 entreprises: "Nous devons produire de plus en plus localement pour réduire notre impact sur l'environnement."

L'IA donne des ailes à la POD

Stefaan Vanysacker prouve que la production à la demande a bel et bien un avenir. Il travaille depuis des années avec Genscom sur des journaux personnalisés - un exemple classique qui figure parmi les premières applications prometteuses de la POD et qui fait ses preuves dans le monde entier. Grâce à des sites web comme Happydays et, par exemple, l'application Lettr, les consommateurs et les entreprises peuvent remplir leurs propres journaux de contenu, les mettre en forme et les faire imprimer en petits tirages. De plus, ce modèle commercial qui a fait ses preuves se voit aujourd'hui donner des ailes grâce à l'application de l'IA et de la LLM, qui permettront à la fois de rechercher le bon contenu dans les bases de données (avec AI Archiver et AI Curator) et de créer de nouveaux contenus et une mise en page dynamique des journaux (avec AI Generator). "De l'idée au journal personnalisé en dix minutes", déclare Stefaan Vanysacker, "avec le bon contenu pour la bonne personne au bon moment."

Photos: Yorgos