Fin des avantages pour le commerce électronique en provenance de Chine
L'UE prélève des droits d'importation sur les colis de moins de 150 euros

Toute personne commandant des produits bon marché sur des boutiques en ligne chinoises telles que Shein ou Temu devra s'acquitter de droits d'importation à partir de l'année prochaine. Les ministres européens des finances sont parvenus à un accord à ce sujet. Pour certains articles, cela pourrait se traduire par un surcoût de 17 %.
Moins de 150 euros
Plus concrètement, il s'agit de supprimer l'exonération des droits d'importation pour les petits colis d'une valeur inférieure à 150 euros. Les ministres souhaitent ainsi éliminer l'avantage déloyal dont bénéficient les ventes en ligne bon marché en provenance de pays comme la Chine et réduire l'impact environnemental des envois massifs de marchandises par voie électronique. L'exonération a pour conséquence que jusqu'à 65 % des petits envois sont sous-évalués afin d'éviter les droits d'importation. En outre, elle encourage les boutiques en ligne étrangères à diviser les grosses commandes en plusieurs petits colis, ce qui accroît l'empreinte écologique.
La mesure affectera particulièrement les boutiques en ligne chinoises. Sur les 4,6 milliards de colis d'une valeur inférieure à 150 euros qui sont arrivés en Europe l'année dernière, 91 % provenaient de Chine. Temu et Shein sont depuis longtemps dans le collimateur de la Commission européenne pour avoir vendu des articles qui ne respectent pas les exigences environnementales européennes et qui, dans certains cas, sont même dangereux.
Taxe de traitement
En outre, la Commission a proposé d'imposer une taxe de traitement sur les colis individuels provenant de plateformes de commerce électronique situées en dehors de l'UE. Le montant n'a pas encore été fixé, mais la Commission propose 2 euros. L'Europe espère prélever ce coût supplémentaire à partir de la fin de l'année 2026. C'est une mauvaise nouvelle pour la Belgique, qui souhaitait elle-même introduire une telle taxe pour combler son déficit budgétaire. Seulement, notre pays n'a pas le droit de le faire si l'UE l'a également introduit.
Pour Unizo, la suppression de l'exonération des petits colis et l'introduction d'une taxe de manutention constituent un premier pas dans la bonne direction. "Mais cela reste symbolique. La taxe devra finalement être beaucoup plus élevée pour peser réellement sur les prix et les volumes", ajoute l'organisation.